Le bambou, c’est beau, élégant, graphique… mais ce n’est pas une plante comme les autres. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas un arbre mais une graminée ! Oui oui, comme l’herbe de votre pelouse… sauf que celle-ci peut monter à plusieurs mètres de haut. On parle ici d’une « fétuque survoltée », comme diraient nos jardiniers avec humour.
Ce qui rend le bambou aussi surprenant, c’est sa manière de s’étendre. Tout se passe sous la surface : grâce à des tiges souterraines appelées rhizomes, il colonise petit à petit l’espace autour de lui. Et là, deux cas de figure :
- Soit les rhizomes restent sages, proches du pied d’origine : on parle alors de bambous cespiteux, qui forment une jolie touffe bien contenue.
- Soit ils décident de partir en vadrouille plusieurs mètres plus loin : ce sont les bambous traçants, ceux qui peuvent vite devenir envahissants si on ne les maîtrise pas.
Alors avant d’en planter dans votre jardin, il est essentiel de bien choisir la variété et de réfléchir à son emplacement. Sinon, vous risquez de les voir réapparaître chez le voisin, ou dans votre potager…
Chez Flora Nature, on conseille systématiquement la pose d’une barrière anti-rhizome dès la plantation des bambous traçants. Il s’agit d’une membrane rigide qu’on enterre sur 60 à 70 cm de profondeur, tout autour de la zone de plantation. Et pas de triche : le moindre petit trou, et hop, le bambou s’échappe ! Certains bricoleurs utilisent même des plaques de tôle recyclées, c’est rustique mais très efficace.
Autre méthode : creuser un fossé de surveillance, une tranchée de 40 cm de large et 50 cm de profondeur. Elle ne bloque pas le bambou, mais permet de repérer et couper ses rhizomes chaque année, avant qu’ils ne prennent trop d’élan.
Et si vous pensez que ça reste exagéré… sachez que certains bambous peuvent traverser une route goudronnée. Oui, vraiment. Alors mieux vaut prévenir que guérir.
Côté éradication, c’est une autre histoire. Armez-vous de patience, d’une pelleteuse, d’un bon feu et de plusieurs années de vigilance pour venir à bout d’un bambou traçant bien installé. Le désherbant ? Peu d’effet, surtout avec les feuilles cireuses. Même le glyphosate glisse dessus. Bref : mieux vaut bien anticiper que devoir tout arracher.
Notre conseil malin : privilégiez les bambous cespiteux, comme ceux du genre Fargesia. Ils ne sont pas forcément petits, mais ils ont l’avantage de rester à leur place. Et ils sont tout aussi beaux, surtout pour créer une haie légère ou une ambiance zen. Attention toutefois à vérifier leur résistance au froid si vous habitez une région sujette aux gelées.
Vous avez envie de bambous dans votre jardin, mais vous ne savez pas par où commencer ? On est là pour vous guider, choisir les bonnes variétés et surtout éviter les mauvaises surprises.





